Nous sommes un 18 octobre…

Nous sommes le 18 octobre 2004…

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Avant cette date, mon chéri et moi nous étions juste les meilleurs amis du monde, je le considérais comme un grand frère, et jamais je ne m’étais sentie aussi bien avec quelqu’un. Mais ce jour là, nous savons tous les deux, sans se l’avoir dit directement, qu’il y a plus qu’une simple amitié entre nous. Je lui ai juste envoyé un SMS pendant le week-end pour lui dire qu’il fallait qu’on en discute.
Le lundi matin de retour au lycée pendant un inter-classe nous nous isolons. Il me demande qu’est ce que je veux faire. Je n’en sais rien, çà bouillonne dans ma petite tete. J’ai peur, peur qu’en se mettant en couple on finisse par se perdre, par détruire notre complicité, notre amitié qui m’est déjà si précieuse. Je n’ai que 15 ans les choses, étaient alors tellement simple, très bien telles qu’elles étaient… Mais maintenant je ne peux plus me voiler la face, je sais qu’il m’aime vraiment… je le vois chaque jours de plus en plus dans son regard. Je crois bien que suis amoureuse aussi, mais ce sentiment est nouveau pour moi. Ce que je ressent est si fort et si inattendu que tout est très confus dans ma petite tête d’ado. Je sais que quelque soit la décision que je vais prendre ce jour là, nous marquera pour le reste de notre existence. Mon chéri, me voyant perdue n’insiste pas, et me serre simplement très fort dans ses bras…
Quelques heures plus tard nous avons une heure de permanence . Nous nous asseyons comme à notre habitude tous les deux sur un banc dans la cours du lycée. Nous aimons de plus en plus passer du temps que tous les deux. Sans que l’on se parle mon chéri me prends la main. Un ami passe alors devant nous et voyant nos mains entremêlées ils nous demande si on étonné si l’on est ensemble, je lui répond « oui » instinctivement sans réfléchir. Je me rend compte en même temps que ma décision je l’ai en fait déjà prise. Et je sens la main de mon chéri serrer un peu plus la mienne. Au moment de retourner chacun dans notre salle de cours, nous nous regardons un peu embarrassés, puis je finis par le lancer la première pour l’embrasser, un premier bisou certes un peu maladroit mais qui marquera officiellement le début de notre couple…

Nous sommes le 18 octobre 2013 neuf années sont passées…

Je suis dans le cabinet du Dr Robbie trois semaines après ma première IAC pour faire le point. Je n’ai pas eu mes règles juste quelques traces de sang en m’essuyant sur le papier. Lorsque je lui annonce, Dr Robbie tique, je lui dit que j’ai encore fait un test pipi négatif la veille, il me répond comme pour lui même que c’est trop tôt, il veux vérifier lui même par écho. Alors que je me suis bien fait à l’idée que c’était foutu, l’espace d’un instant tout se renverse et l’espoir revient… Jusqu’à ce que l’écho endo-chattale montre un utérus désespérément vide et que Dr Robbie me dise « il n’y a rien » et que tout s’écroule de nouveau. Dr Robbie me demande simplement de lui passer un coup de fil si mes règles ne se déclenchent pas dans la semaine. Malgré une semaine a attendre vainement, un appel au Dr Robbie qui me dit très serein qu’il faut que j’arrête de paniquer pour un simple retard, et qu’il faut que je me calme car je vais me bloquer encore plus, 10 jours de duphaston… Mes règles arriveront de nouveau… 28 jours plus tard. C’est une bizarrerie chez moi, qui se répétera sur plusieurs tentatives, alors sois la progestérone est beaucoup trop efficace, sois je ne veux tellement pas les voir débarquer que j’arrive à bloquer mes règles après une tentative par la force de ma pensée et  sauter des cycles…

Nous sommes le 18 octobre 2014, une nouvelle année de passée…

Je me trouve une fois de plus dans le cabinet du Dr Robbie, cette fois c’est pour compter les follicules pré antraux en vue de la FIV. Une fois l’examen terminé, il prends son dictaphone et enregistre un courrier pour sa confrère qui me suivra au centre FIV. En quelques phrases il résume nos un an de PMA. Six IAC, zéro grossesse malgré de bonnes réponses au stimulations et un sperme de « qualité ». Fin de l’histoire, on tourne la page et on passe à autre chose.

Nous avons réservé un restaurant le soir pour fêter nos dix ans de couples avec nos amis les plus proches. Les mêmes qui étaient au lycée avec nous et avec lesquels notre amitié n’a pas non plus flanché après toutes ces années. En route pour le restaurant, nous co-voiturons avec une de nos amies. Elle nous a appris avec son chéri sa grossesse deux semaines plus tôt. Sachant qu’on devait tous se retrouver ce jour là, ils se sont débrouillés pour que l’on se voit tous les quatre avant et nous l’annoncer. J’avoue que sur le moment même si nous les avons félicités, notre réaction a été « Et nous alors !!!! » Et je n’ai pas pu empêcher mes larmes de couler une fois que nous nous sommes retrouvé seuls. Mais une fois la nouvelle encaissée, je suis tout de même très heureuse pour eux.
Sur le trajet, je demande donc à mon amie si elle veut profiter de la soirée pour annoncer sa grossesse à nos autres amis… Un peu gênée me répond qu’elle ne veut pas car c’est notre soirée… Je la rassure tout de suite en lui disant que ça ne nous dérange pas et que c’est au contraire l’occasion de leur dire avant que cela commence à se voir, vu qu’on est rarement tous réunis.
Je les ai vu se concerter discrètement à notre arrivée. Puis pendant le repas nous avons discuter de tout de rien, de ces dix années d’amour et d’amitié entre nous tous. Notre couple d’amis n’a pas choisi de faire l’annonce officielle et pompeuse du fameux  » on a un truc a vous annoncer… » et leur en suis reconnaissante. Ils ont juste glisser des allusions par ci par là, ce qui nous a fait bien marrer car si nous, savions où ils voulaient en venir, nos autres amis autour de la table ont vraiment mis du temps à percuter.
Nous avons donc passé une très bonne soirée tous ensemble, et oui il est possible, d’annoncer sa grossesse lorsqu’on a des amis infertiles sans leur saper le moral… Il suffit juste d’avoir un minimum de tact et d’empathie.

Nous sommes le 18 octobre 2015…

Mon pingouin a aujourd’hui 16 jours. Hier en faisant mes courses j’ai craqué et j’ai embarqué au milieu de mes courses un test de grossesse. Et puis une fois chez moi je l’ai soigneusement rangé dans mon armoire à pharmacie et je n’y ai pas touché. Finalement je n’ai pas envie de savoir… J’ai lu le post ce matin de zazounette, et je crois que je me trouve dans le même état d’esprit, tant que je ne suis pas devant un résultats négatif, je suis encore enceinte.  A la différence, que je me sens aujourd’hui étonnamment calme… Je n’ai depuis quelques jours plus aucun symptômes, je ne me prends pas la tête, je ne sais pas si c’est le fait d’écrire ou bien que d’avoir cumulé 10 attentes de verdict PMA, que j’arrive à garder un certain recul mais dans tous les cas je me sens bien … pour le moment.

Alors tant pis pour la date, ou pour le symbole. Ce 18 octobre sera un jour comme tous les autres… Et pour la suite on verra bien demain.

28 réflexions sur “Nous sommes un 18 octobre…

  1. Le debut de votre histoire me fait un peu penser à la nôtre 🙂 si ça t’amuse d’en lire le récit c’est le tout premier article de mon blog 🙂
    Joyeux anniversaire à votre amour ! J’espère que vous aurez un beau cadeau dans quelques jours !

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  2. Pingback: Reset au septième ciel | Vice Versa

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